Le Pont, de Durieux

Trois hommes sont perdus au milieu des glaces. Salpatrès est une sorte de chercheur, épaulé par deux types, qui se chamaillent un peu tout le temps, genre Laurel et Hardy. Salpatrès a une théorie : le monde tourne autour d'un point, un centre de gravité qui attire tout à lui. Pour l'instant, ce sont les icebergs. Et puis...
En attendant, les 3 hommes se sont fait secourir par un navire d'une ville qu'ils ne connaissaient pas. On est dans une sorte d'antiquité moderne, hors du temps, où la ville est la base de la vie politique. Une grèce où se jouent des tragédies.
Salpatrès qui n'a jamais été amoureux, trop occupé par ses recherches, tombe sur Léda. Tombe, amoureux ?

Ces personnages sont peut-être dans la tête de Salpatrès, le drame de cette ville, c'est le sien. Ce centre de gravité, c'est son coeur qui découvre l'amour. Programmé pour découvrir l'amour. 
Il y a des mystères, des zones d'ombres. Il faut comprendre mais surtout ressentir. Il m'en reste un peu comme le sentiment d'à la fin du Mobilis scénarisé par Andréas... on ne comprend pas tout. Il faut lire et relire. Et puis accepter qu'une part nous échappe.
Le trait est beau, les couleurs comme il faut. C'est le meilleur album de Durieux, à tous points de vue. J'avais oublié Central Park... bien aussi...