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la bulle s'envole

ce blog est à présent ici : http://elouarnblade.blogspot.fr/


Raging bulles d'octobre

Publié par Elouarn Blade sur 25 Octobre 2008, 07:37am

Catégories : #lecture

Octobre s'achève sous un raging de bulles. Le trio d'animateurs, emmené par Eric, était exclusivement masculin : Dounia n'était pas là, mais finalement si, mais t'façon n'avait rien lu. Guillaume d'album, David d'Oscar et Emmanuel de Moynot.

On a commencé par le livre (Futuro ne dit plus "album" mais "livre", ça change tout ! déjà, s'ils commençaient à éditer un peu moins de daube...) le livre, je disais, de Denis. Moynot a trouvé le livre un peu long, mais a bien aimé. Moi, j'ai trouvé le livre long, mais c'est plutôt signe que je me suis ennuyé... Il trouve qu'il y a une certaine évolution, tout au long du livre, sur son rapport aux odeurs... C'est quand même un peu toujours la même histoire : Denis sent des odeurs (qu'on ne sent pas, nous), ça lui rappelle un truc. Voila. Le problème, c'est qu'on ne les sent pas. On assiste au spectacle de supernezman. Guillaume est allé dans ce sens. Mais tout le monde a loué le talent graphique du monsieur. Comme si ça lui autorisait tout...
Conseillé par les BDlire-manga, j'avais acheté Petite forêt de Igarashi, où les sensations sont milles fois mieux rendues !


David s'est embalé sur le Squarzoni. Il a mis ses pas dans son après-midi un peu couvert(e). A visité l'île avec lui... Partagé ses rencontres. C'est quasiment son bouquin préféré du raging.
Moynot ne connaissait pas l'auteur. Mais te l'a descendu en flèche, le pauvre garçon !! Il a effectivement mis le doigt sur des maladresses scénaristiques (la façon dont il devient prêt à être père), sur la pauvreté du dessin (du décalquage de photos) et des horribles effets photoshop (heureusement que le bougre ne lit pas d'héroïcfantasy - SF de Soleil-Delcourt-Humano). Il a trouvé ce livre vide, sans intérêt... Il a feuilleté par la suite Zapatta, qu'il a trouvé mieux. Et c'est vrai qu'il y utilise des parrallèles, des trouvailles graphiques très intéressantes.
Guillaume, placé entre les deux autres chroniqueurs, était entre les deux. Trouvant le bon comme David, mais le mauvais comme Manu. Chic Eric a conclu qu'il ne fallait sans doute pas le conseiller. Il a essayé de faire le parrallèle un peu facile avec Boilet, mais Moynot a enclenché sur Tito. Pour mettre d'accord tout le monde, ces 3 auteurs ne savent pas dessiner (si vous avez le temps, cliquez sur le lien "dédicaces" en haut à droite, vous y trouverez Boilet et Tito !). Ca n'empêche que j'adore Boilet comme Squarzoni.

Dog et Moi est un premier livre, édité par Sfar. L'auteur est prometteur, de l'avis de tous. En gros, ça veut dire que ce livre n'est pas abouti. Dounia, qui l'avait lu, a trouvé qu'il s'est perdu dans son road-comix, à croiser les rebondissements. Moynot a un peu tiqué sur le graphisme des personnages, où on sent trop le dessinateur qui cherche son style, et veut faire différent à tout prix.
Un auteur à suivre.

Boulet est un djeune, Moynot un peu moins : il ne l'a pas fini, n'a pas rit un seul instant. Bon.
Eric a posé la question de l'intérêt de publier un blog en papier. D'avoir la version sur 2 supports. J'ai fait le parrallèle avec la prépublication en journal, parce que finalement, c'est juste l'objet qui change (se modernise ?). Je préfère un livre dans mon fauteuil. Surtout que c'est sous la pression des lecteurs (et si je l'avais eu en face de moi, j'aurais fait pareil) qu'il s'est décidé à passer au livre en papier. Le livre ne regroupe pas tous les "post" du blog... Comme toutes les pages de Spirou ne paraissent pas en album... Moynot regrette ce coté noble de l'éphémère, tué par le livre. M'enfin, c'est comme une photo de vacances... on aime bien retrouver les bons moments ! D'autant qu'un blog n'est pas éphémère, on trouve toujours un clic "archives". Si : celui de Trondheim l'est, mais qui est tout sauf un blog. C'est réellement une prépublication, parfaitement intéressé et mercantile (ah, ce mot est prononcé dans votre tête ici, il le sera sans doute plus tard avec son ami Sfar et son horrible petit petit prince).
Guillaume a suivi les aventures du blog, apprécie l'auteur et son parcours, mais étrangement, ne conseillera pas forcément cet album à ses clients.
Sfar et Trondheim, les trublions de la BD, auteurs ensemble du décevant Donjon-clac, sont à présents éditeurs. Dog et Moi chez Sfar et Boulet chez Trondheim. Depuis, le coté mercantile plane sur leur oeuvre, et c'est bien dommage.


Le promeneur est un autre homme qui marche. David se désole que Tanigushi soit allé chercher un scénariste qui raconte la même chose que lui... C'est le nième livre de la sorte (contemplatif) de cet auteur, et ça commence à bienffir. Moynot a eu la même impression, sans avoir lu autre chose du japonais !! Il a l'impression d'avoir été entrainé dans des endroits sans intérêt, où il s'est ennuyé.
Et là, je vais dire un truc sacrilège, pour tout lecteur de BD un peu éclairé : L'homme qui marche m'a immensément ennuyé. Ce chef d'oeuvre, tour de force où l'auteur fait un bouquin sur le regard d'un type lors d'une promenade est chiant. D'autant que les mangakas ne sont pas des fortiches de l'ellispse. Ah oui, parce que ce promeneur était présenté comme étant un manga...
Et ma question : qu'est-ce-qu'un manga ? Ce bouquin cartonné, grand format, découpé à la franco-belge, n'en est pas un ! Je me souviens d'un débat stérile il y a quelques années sur un "manga" dessiné par 2 allemands, qui donc ne pouvait pas être un manga ! Tanigushi est nourri de franco-belge, de Tardi et Moebius... C'est le mauvais exemple...

Et le lourd :
Le Petit Prince, de Sfar.
Applaudi par Guillaume et David. Que la lecture de la BD a poussé vers le livre de St-Ex... Un djeune dans la salle a mis en évidence le paradoxe, sur l'intérêt du livre : c'est une bande annonce qui donne envie de lire le vrai livre. Ils n'ont pas aimé le livre, ils ont aimé le souvenir de leur lecture d'enfant...
Moynot n'a pas aimé.
Laurence dans le public est sortie de ses gonds au bout de 3 pages.
Moi pareil. C'est un sacrilège, une trahison. Guillaume dit que toute intérprétation est une trahison. Et il a raison. Sauf que représenter St-Ex, la fleur, la fin... c'est changer le sens du livre.
Quel intérêt de faire ce bouquin ? Pour que les gamins qui ne lisent que des BD passent à coté de l'immense bouquin de St-Ex ? Faire de l'argent ? Sfar avait un besoin incontrôlable de faire sortir cette adaptation de ses trippes ? Il n'y a aucun intérêt en tout cas à le lire, on s'en aperçoit très vite.
Et c'est un livre attendu. Du pseudo-intello Sfar en prépublication dans télérama ! Comme si les pseudo-intellos de télérama pouvaient ne pas aimer Sfar (il faudrait d'abord que ces snobinards se posent la question). J'ai jeté récemment mes Chats du rabbin #4 et #5, et la vallée des merveilles... Sfar m'énerve, ne perd pas de temps à dessiner, à mettre en case, en page. Il pense que son instinct à raison. Ca donne un résultat illisible pour les autres, pour moi, en tout cas, depuis pas mal d'années (Les olives noires restent un chef d'oeuvre).
Paraissant dans la nouvelle maison de Sfar, où il dirige Bayou, ce livre se place dans une collection d'adaptation littéraire en BD.
En tout cas, une belle idée de cadeau à l'approche des fêtes... Comme par hasard...


Nous étions moins nombreux que le mois dernier, pour cause de Saint Malo peut-être (j'étais à 2 doigts d'y aller... pas toujours fidèle donc !)... Dumontheuil était parmi nous, découvrant une facette inconnue de son ancien colloc d'atelier.
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retrouvez les chroniques des raging de décembre 07 et de septembre dernier.

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P
Le fait que les auteurs le prennent de manière très personnelle, ça peut se comprendre. Quand t'as bossé des mois sur un projet et qu'au final tout le monde te dis que c'est une merde, ça fait un peu mal. Mais en même temps, je reste persuadé que si la critique est construite, argumentée et sincère, elle peut aussi être bénéfique. Mais de toute façon celui qui a le dernier mot c'est l'auteur. 
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E
<br /> Ah non, le premier mot c'est l'auteur, mais le dernier mot c'est le lecteur.<br /> Quand on me donne un truc, je dis "merci". C'est le dernier mot.<br />  <br /> L'auteur et le lecteur ne sont rien l'un sans l'autre. L'auteur a le pouvoir d'écrire ce qu'il veut, et moi celui de lire ce que je veux. Et pas forcément ce que j'aime, parcequ'avant d'avoir lu,<br /> on ne sait jamais ! Ce n'est pas du masochisme. Et c'est aussi que la BD classique est à 9€, le format Delcourt à 13€, et le Futuro à +15€... Ca fait un sacré paquet de pognon pour lire un truc<br /> mauvais !!!<br />  <br /> Je suis en fin de course, je peux donc dire "non merci"<br /> <br /> <br />
L
Je n'ai rien contre le concept que je pratique régulièrement... Malheureusement l'ego des auteurs fait qu'il le prennent de manière très personnelle en règle générale... Je suis tout à fait d'accord que ça donne surtout une idée du travail du critique en premier lieu mais c'est rarement ressenti comme tel...
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E
<br /> "L'art est aisé, la critique est difficile"<br />  <br /> Tiens, faudra que je parle de Larcenet un de ces jours...<br /> <br /> <br />
P
Dégommer le travail d'un autre est une activité passionnante et somme toute plutôt salvatrice...à mon avis du moins. En revanche, Raging Bulles a été créé non pas pour se défouler sur untel ou sur untel mais pour que chacun puisse s'exprimer le plus sincèrement possible sur ses ressentis de lecture. Après, tout le monde est libre de le faire avec plus ou moins de sincérité c'est vrai. Mais après tout, tout le monde sait très bien qu'au fond les avis qu'on donne sont plus ou moins orientés de toute façon. Du coup en parler permet aux autres lecteurs de savoir un peu quel est la personnalité de celui qui parle.Ensuite les critiques qui viennent s'exprimer face au public sont plutôt ouverts et conscient de ce que représente leur avis donné.Mais venez juste pour écouter. Après on boit des coups et tout le monde discute ensemble. C'est surtout pour ça que ça était créé à la base quand même. Pour échanger.
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E
<br /> Il m'est arrivé, face aux avis des autres, de reconsidérer mon avis... et de relire la BD sous un autre angle...<br /> Quand on lit, on est tellement dans une bulle.<br /> Discuter, ça fait du bien, c'est sûr !<br /> <br /> <br />
L
Le concept est intéressant mais en tant qu'auteur, je me serai abstenu: on est toujours le mauvais auteur/dessinateur de quelqu'un d'autre. Je parie que je peux dégommer le travail de Moynot les yeux fermés, j'ai une capacité de mauvaise foi et une culture BD assez conséquente pour le faire mais ça n'a pas vraiment d'intérêt. Je préfère me bagarrer pour les oeuvres que j'aime bien et réserver mon mordant...pour le privé :-) La BD est un métier assez difficile comme ça et seuls des grosses ventes sont des cibles pardonnables (après tout, ils sont pétés de tunes, ils ne vont pas pleurer quand même :-)).Pour tout dire je peux mm dégommer du Moeb/giraud les yeux fermés :-)
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L
Concept très intéressant -sans compter que je partage beaucoup des avis évoqués ici. Mais j'ignorai que Moynot dessinait aussi bien que ça (non, c'est bon, je blague...quoique).
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E
<br /> J'ai découvert qu'à là bibliothèque du CNBDI d'Angoulême, ce sont les lecteurs qui venaient présenter leurs coups de coeur. Une demi-douzaine pas séance, avec un compte rendu (c'est ce que j'ai lu<br /> en fait à l'entrée de la bibli).<br /> Et ça, ça me plait encore plus.<br />  <br /> Moynot propose des univers. Noirs, lugubres... Son dernier album chez Futuro est sur ma table de nuit (mais je n'ai même pas encore fini le volumineux Torpedo, ni la monographie de Lepage,<br /> celle de Guibert, ni le 9ème art trondheim-Pétillon...). L'effeuillage est assez beau, et ça se passe à Bordeaux, ma nouvelle ville, que j'aime...<br /> Mais c'est sûr, n'est pas Moebius qui veut.<br /> <br /> <br />

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