Définitions :
Les wikipédiens nous disent que :
Un clin d'œil est une expression faciale intentionnelle consistant à fermer un de ses deux yeux. Il se distingue du clignement du fait qu'un œil reste ouvert. Le clin d'œil
est une forme de communication non verbale, exprimant souvent la connivence ou la complicité dans le secret.
Dans les cultures occidentales, les femmes clignent d'un œil en direction des hommes qu'elles souhaitent rencontrer, bien que ce procédé semble passé de mode. Dans les cultures d'Amérique latine,
le clin d'œil peut également signifier une invitation romantique ou sexuelle.
Au Nigéria, on cligne d'un œil pour inviter les enfants à quitter une pièce. Dans la culture chinoise, le clin d'œil est parfois considéré comme un geste grossier.
On emploie aussi le terme "clin d'œil" pour désigner dans une œuvre de fiction une référence à une autre œuvre.
Nous y voila. Un clin d'oeil est une référence.
et aussi que :
La parodie est une forme d'humour qui utilise le cadre, les personnages, les expressions et le fonctionnement d'une œuvre existante et connue du public visé. La parodie
désigne donc une oeuvre littéraire ou artistique qui transforme une oeuvre préexistante de façon comique, ludique ou satirique. Le rire survient à cause du décalage entre cette œuvre et ce que
les comédiens ou auteurs en font. Elle peut être employée avec une intention burlesque ou satirique.
et qu'
Un pastiche (de l'italien pasticcio, pâté) est une imitation du style d'un auteur ou d'un artiste, qui ne vise ni le plagiat ni la parodie.
Outch ! Il va falloir être clair. Entre clin d'oeil, parodie et pastiche (exercices d'imitation assez proches)... La parodie et le pastiche sont des moyens pour cligner d'un oeil. A ne pas
confondre avec le plagiat (pillage fréquent en BD) ou la contrefaçon. Non. Ce qui nous intéresse ici, c'est la référence !!
A prpos de plagiat, Jijé raconte à propos de son personnage Jojo (dans Ran Tan Plan n°33) :
Je lui ai dessiné un nez pointu, sans doute pour ne pas faire "Tintin" ! Cela ne m'a pas empéché de recevoir une lettre de protestation non d'Hergé, mais de ses services (déjà !). Je leur ai
envoyé trois petits dessins : Bécassine avec une coiffe, Bécassine sans coiffe, Bécassine sans coiffe avec une houpe. Ce n'était du reste en rien du plagiat, mais bien sûr il y avait une
influence. On est toujours influencé par quelqu'un, consciemment ou non !
Ah ! La sagesse du vieux Jijé !! Je me rappelle que Cestac, dans le (à suivre) spécial Hergé, a représenté
Tintin planqué sur une île déserte, en Bécassine, sa véritable identité.
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M. Archive, en ouverture d'un Natacha nous raconte :
Depuis quelques années on ne se prive pas d'utiliser dans la BD le "private joke", peut-être sous la saine influence de Goscinny qui savait si bien écrire à plusieurs niveaux.
Ce procédé, qui peut profiter à celui qui suit bien la série, est toujours sympathique dans la mesure où il ne dénature pas l'histoire.
Il nous précise qu'un clin d'oeil peut être la représentation d'un copain dans une attitude qu'il n'aime pas, le rappel d'une scène vécue, la citation d'une série déjà
publiée, la référence à un gag ancien...
C'est déjà un bon début. Merci M. Archive, spécialiste es-BD du journal Spirou. La représentation d'un copain (synonyme de dessinateur) peut ne pas être forcément dans une attitude qu'il
n'aime pas. M. Archive a simplement voulu caser le clin d'oeil que Walthéry (maitre es-clignottement) fait à Franquin en l'affublant d'un flingue, lui qui est un fervent non-violent. Mais
effectivement, une référence en situation n'a pas le même effet qu'une simple représentation, sous la forme d'un passant dans une rue par exemple.
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En fait, les dessinateurs font des clins d'yeux :
- à leurs copains, c'est vrai, mais qui ne sont pas forcément dessinateurs, et donc, qu'on a moins de chance de reconnaitre...
- à leurs collègues dessinateurs, collaborateurs du même journal, du même atelier, qui travaillent dans le même esprit.
- à leur maître, ou à un maître de la BD ou de l'illustration. Le clin devient hommage.
- à un personnage marquant de la bande dessinée, incontournable. Soit en le dessinant, soit en plaçant un de ses objets typiques, un lieu connu ou une de ses phrases favorites.
- à leur gros nombril d'artiste, en se mettant en scène, en plaçant un autre de leur héros d'une de leur autre série...
Et le clin d'oeil peut avoir plusieurs niveau de mise en place :
- il peut être en relation avec la scène en cours (un marin célèbre placé dans un scène se déroulant sur un bateau par exemple), ou non, placé juste là comme ça...
- la parodie, ou le pastiche, comme on l'a vu.
- discret (une pancarte, un passant à l'arrière plan), un peu caché ou évident (le personnage peut avoir un rôle).