Je ne sais pas pourquoi je ne supporte pas cette BD. Christin me désespère depuis des années, avec des scénarios tout bancaux et Juillard est un mystère pour moi dans ses choix (l'insipide
Blake et Mortimer de Sente, et Christin en fin de course). Après ses BD "en costume", sortir de son carcan avec Le cahier bleu et Après la pluie... c'était classe ! Un
Blake et Mortimer, c'était marrant : un exercice de style (avec un éditeur qui profite de sa position pour placer un scénario !). Mais depuis, je me dis qu'il s'est perdu.
Léna est une BD déprimante !
Peu de dialogue !
Pas un sourire !!
Pas un soupçon de vie.
Alors, peut-être était-ce voulu... Mais ce silence, cette femme morte qui marche, qu'on trimballe...
Et puis...
C'est quoi ces dessins ! Un instantané improbable, une anatomie oscillante (c'est quoi ces grosses fesses tout à coup) et une main attrophiée !!
Et là encore !! Une femme qui marche vers l'avant, trébuche et se retrouve sur les fesses !!! Juillard n'arrive pas à faire le dessin que lui demande Christin ! Christin voulait qu'on lui voit sa culotte, Juillard n'a pas réussit à rendre ça crédible : ils auraient dû parler !! Et cette scène absurde, où Léna ne voit pas ce personnage à un mètre d'elle, dans son champ de vision ! Décidément, Juillard est un dessinateur... de moins en moins raconteur d'histoire, au service d'un récit... illisible. Un récit qui bascule vers un documentaire parfois, tellement Christin est content de la doc qui'il a trouvé... qu'il ressert comme ça, sans l'avoir digéré. Erreur de débutant !!
Alors tirer sur Juillard : ça ne se fait pas ! C'est un intouchable !
Tirer sur l'ambulance Christin : c'est cruel ! Mais bon sang : il l'a mérité sa retraite ! Continuer, c'est risquer de détruire son oeuvre... C'est pour ça qu'il faut s'arrêter à 8
Valérian... pour éviter de tomber sur les 5 derniers.
A côté de ce livre bourré d'énergie négative (cette morte-vivante qui fait la gueule tout au long du livre et qui trahi tout le monde), j'ai lu Le sang des voyous de Loustal et
Paringuaux. Je ne suis pas fan de cet univers glauque, ni du dessin de Loustal. Mais les textes de Paringuaux sont très musicaux, riches de sensations. Grâce au découpage de Loustal, les
textes trouvent toute leur place. Le résultat est un beau livre... Extrêmement noir et dur, où on touche du doigt la douleur de ce tueur en fin de vie.